Voie privée, fermée par des grilles, entre l’Avenue de Madrid et le carrefour des rue des Graviers, Pierret et Dulud. Le nom lui fut attribué, le 28 décembre 1954, après accord avec le maire Achille Péretti, en souvenir du père et du frère de Mme de Montebello et de Mme de Ritter Zahony, qui avaient écrit au maire le 15 août 1951 : « Notre père mort en 1914 était le comte Salignac-Fénelon et son fils, dernier descendant de la branche aînée, secrétaire d'ambassade, engagé volontaire et mort au champ d'honneur en 1914, décoré de la croix de guerre et de la Légion d'honneur. Son corps n'ayant pu être retrouvé, une plaque commémorative a été placée dans la tombe de famille à Neuilly... »
Le frère de son ancêtre collatéral, François de Salignacde-la-Mothe-Fénelon, est né au château de Fénelon dans le Périgord, en 1651. Orienté vers la prêtrise, il s'intéressait beaucoup aux problèmes éducatifs, grande spécialité des jésuites, en France. Il écrivit un Traité de l'éducation des filles, qui attira l'attention du roi Louis XIV et il fut nommé précepteur du duc de Bourgogne (1682-1712), petit-fils du roi. Pour son élève il écrivit des Fables en prose, Les dialogues des morts et surtout Les Aventures de Télémaque, en 1699. Cet ouvrage plein de critiques contre la politique du roi Louis XIV lui valut la disgrâce. Il est élu à l'Académie française. En même temps, ses Maximes des saints, publiées en 1697, favorables à la doctrine quiétiste étaient condamnées par l'Église; en effet, celle-ci s'appuyait sur les oeuvres du prêtre espagnol Molinos qui faisaient consister la perfection chrétienne dans l'amour de Dieu et l'inactivité de l'âme. Fénelon se soumet et se retire à Cambrai, dont il avait été nommé archevêque en 1695. Il y écrivit la Lettre sur les occupations de l'Académie en 1714. Esprit libéral, âme sensible, Fénelon a laissé entrevoir un esprit nouveau qui annonçait celui du XVIIIe siècle. Il mourut la même année que son roi, Louis XIV en 1715.