Boulevard Maurice Barrès

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Ex- boulevard Maillot. Il forme la séparation de Neuilly et du Bois de Boulogne, situé dans le XVIe arrondissement de Paris. Il va du boulevard Maillot au boulevard du Commandant Charcot. Le changement de dénomination d'une partie du boulevard Maillot, entre la porte des Sablons et l’Avenue de Madrid, ainsi que du boulevard du Commandant Charcot, a été décidé par la délibération du conseil municipal du 27 décembre 1928, présidé par Edmond Bloud. Ce boulevard est bordé de marronniers.


« Il nous a semblé que la voie la mieux destinée à recevoir cette appellation était le boulevard Maillot, où, pendant de longues années, Maurice Barrès a vécu. Or, il nous fallait pour cela obtenir le vote d'une délibération du conseil municipal de Paris, le sol du boulevard Maillot, bien qu'administrativement placé sur Neuilly, appartenant à la ville de Paris. Par lettre en date du 23 février, M. le préfet de la Seine m'a fait connaître que le conseil municipal acceptait notre demande... » Maurice Barrès est né à Charmes, dans les Vosges, le 19 août 1862. Il descendait d'une famille établie en Lorraine, depuis le X_IIIe siècle. Dans sa jeunesse, il souffrit de la défaite de 1870 et également d'avoir été pensionnaire, durant sa scolarité secondaire à Nancy.

En 1883, il s'inscrit à la Faculté de droit de Paris, mais se passionne surtout pour la littérature. Il rend visite à ses héros : Leconte de Lisle, Taine, Renan... 11 écrit quelques livres d'expériences psychologiques, où il propose au nihilisme de sa génération le culte du moi et la recherche de l'exaltation, qui apparaîtra dans Sous l'oeil des barbares. Il se lance dans la politique, en alliant le nationalisme et le socialisme. Il est élu député de Nancy en 1889, se mêle au tumulte boulangiste, et méprise le parlementarisme compromis dans le scandale de Panama. Il va alors mener de front une action de chef politique et une méditation intellectuelle, d'où naîtra Du sang, de la volupté et de la mort, mais aussi Les Déracinés. Le boulangisme a échoué, puis les antidreyfusards, dont Barrès fut l'un des chefs, ont été vaincus. Au lieu de s'entêter à modifier un régime qu'il méprise, il préfère devenir poète du nationalisme. S'il patronne l'Action française, il en refuse le royalisme, par souci d'unir toutes les familles spirituelles de la France, en face de la menace étrangère.

Maurice Barrès, en effet, figure typique de la génération de la revanche est littéralement obsédé par l'Allemagne, d'autant plus que, malgré ses sentiments patriotiques, il est profondément attiré par elle. Il écrira Au service de l'Allemagne et plus tard, en 1921, Le génie du Rhin. Il fut élu député de Paris, puis à l'Académie française, en 1906. Il appelle à soutenir la résistance de l'Alsace-Lorraine annexée, dans Colette Baudoche en 1909 et la Colline inspirée, en 1913. La butte de Sion-Vaudémont est isolée des côtes de la Meuse. C'est un des plus célèbres belvédères sur le pays lorrain, en même temps qu'un des hauts lieux historiques « où souffle l'esprit », selon la dénomination de Maurice Barrès qui lui donna le nom de Colline inspirée, et qui devint le titre de son oeuvre, dont le succès est considérable. Jean Robinet, président de l'Association des écrivains paysans d'expression française rapporte, dans Mes chemins de coeur, au chapitre Sion ou la Colline inspirée qu'« en 1873 des pèlerins de la Lorraine annexée avaient apporté dans le sanctuaire Notre-Dame de Sion une plaque de marbre noir ornée d'une croix de Lorraine brisée. Une petite phrase en patois mosellan la soulignait : « Ce name po tojo, ce n'est pas pour toujours. » En 1920 Maurice Barrès cacha la brisure de la petite croix avec une palme d'or et on inscrivit : « Ce n'ato me pas po tojo : ce n'était pas pour toujours. » Allégresse du retour à la patrie.

En 1946, en présence du général de Lattre de Tassigny, une autre croix de Lorraine, emblème d'un retour définitif fut placée au-dessus de la plaque initiale et on put inscrire : « Estour me po tojo. Maintenant c'est pour toujours. » Sur le piédestal du monument édifié, à la suite du livre de Maurice Barrès, figure cette citation : «L'horizon qui cerne cette plaine, c'est celui qui orne toute vie, il donne une place d'honneur à notre soif d'infini en même temps qu'il nous rappelle nos limites. » La guerre venue, faisant taire ses scrupules d'artiste, il ne voulut plus être, dans ses chroniques quotidiennes de l'Écho de Paris, qu'un propagandiste au service de nos armées. Mais, avec ce triomphe, commença l'éclipse de l'influence barrésienne, qui avait été incomparable, de 1900 à 1914. La jeunesse qui trouvait ses maîtres chez Gide, Proust et Breton, et demandait la démobilisation de l'intelligence, s'éloigna de Maurice Barrès, oubliant l'artiste pour ne plus voir en lui que le symbole d'un patriotisme «cocardier ». Après sa mort, le 4 décembre 1923, dans sa maison de Neuillly, ses remarques lucides et désenchantées seront publiées dans les Cahiers de 1930 à 1936.