Relie le boulevard des Sablons au boulevard d’Inkermann, ex-rue de la Liberté
Lorsque Louis-Philippe se rendit acquéreur du château de Neuilly, il n'était encore que duc d'Orléans. De même que la rue de Chartres rappelle le titre du fils aîné de Louis-Philippe, la rue d'Orléans évoque le titre que portait ce prince. Cette voie fut tracée sur un terrain appartenant au duc d'Orléans et donnée par lui à la commune de Neuilly, ainsi qu'en a témoigné une inscription gravée dans l'angle gauche de la rue, en direction du rond-point d'Inkerman, avant qu'il ne devienne place Winston-Churchill : « Donnée à la commune de Neuilly par S.A.R. Monseigneur le duc d'Orléans, l'an 1824. L. Delabordère, maire. »
Louis-Philippe avait été élevé selon les principes de L'Émile, de Jean-Jacques Rousseau, dont s'inspira Mme de Genlis, chargée de son éducation et de celle de ses frères. Elle voulut que chacun de ses élèves eût un métier, à l'instar d'Émile qui apprit celui de charpentier. Le jeune prince, qui devait devenir roi des Français, apprit la menuiserie, la chirurgie et le jardinage, selon les principes de Rousseau.
« Qu'on destine mon élève à l'épée, à l'Église, au barreau, peu importe. Avant la vocation des parents, la nature l'appelle à la vie humaine ; vivre est le métier que je veux lui apprendre ; en sortant de mes mains, il ne sera, j'en conviens, ni magistrat, ni soldat, ni prêtre ; il sera premièrement homme ; tout ce qu'un homme doit être, il saura l'être au besoin, aussi bien que qui que ce soit : la fortune aura beau le faire changer de place, il sera toujours à la sienne. On ne songe qu'à conserver son enfant, ce n'est point assez : on doit lui apprendre à converser étant homme, à supporter les coups du sort, à braver l'opulence et la misère, à vivre s'il le faut, sur les glaces d'Islande ou sur le brûlant rocher de Malte... »