Elle relie le Boulevard Bineau à la place Parmentier Ex-rue de la Mairie, dénommée ainsi par délibération du conseil municipal du 14 janvier 1886.
L'abbé Bellanger raconte qu'à la suite d'une revue passée
par le roi Louis XVI dans la plaine des Sablons, « un homme simplement vêtu, fut introduit auprès de lui et tous deux causèrent fort longuement. De cette entrevue sortit une expérience dont les populations recueillirent bientôt les féconds résultats. Des famines réelles ou factices causaient dans les provinces des maux déplorables. Louis XVI cherchait et faisait chercher tout ce qui pouvait atténuer ce fléau redoutable. Or, dans l'interlocuteur de la plaine des Sablons, il avait rencontré un auxiliaire puissant et efficace. Parmentier, apothicaire en chef des Invalides avait demandé au monarque cinquante-quatre arpents de cette terre sablonneuse, jugée digne, tout au plus, d'être foulée aux pieds des soldats et des chevaux, pour montrer jusqu'à l'évidence, la facilité de la culture de la pomme de terre.
Ce tubercule si précieux, transporté du Pérou en Europe dès le XVe siècle, cultivé dans l'Italie et introduit en France dans nos longues guerres de Flandre, avait été multiplié avec succès dans le Limousin et en Anjou, mais une aveugle prévention avait surgi contre la pomme de terre dans le Centre, l'Est et le Nord : on prétendait qu'elle engendrait des fièvres pernicieuses et qu'elle appauvrissait les riches terrains qui la recevaient. L'expérience de la plaine des Sablons fut décisive. Parmentier ensemença ces arpents dont la stérilité était notoire, bravant les plaisanteries de ceux qui traitaient sa conduite de folle originalité. Bientôt des racines poussèrent des tiges qui se couvrirent de fleurs ; composant de ces fleurs un bouquet, il le porta au roi, protecteur de cette entreprise. Ce prince, au milieu de ses courtisans, orna la boutonnière de son habit d'une de ces fleurs et toute la cour l'imita, de telle façon que Parmentier n'en avait assez apporté.
La récolte vint confirmer les espérances du bienfaiteur gastronome. De nouveaux essais furent tentés dans la plaine de Grenelle... en sorte que c'est aux efforts de Parmentier que l'on doit réellement l'introduction dans notre pays de l'usage de ce légume... Il fit du pain de pomme de terre sous les yeux de Franklin ; il enseigna aux pâtissiers de Paris le secret de fabriquer le gâteau dit biscuit de Savoie, dont la base est la fécule de pomme de terre. Avec la récolte de la plaine des Sablons, il donna un dîner dont tous les mets, et jusqu'aux liqueurs consistaient en pommes de terre déguisées sous vingt formes différentes... On avait proposé de substituer au nom impropre de pomme de terre celui de parmentière. L'usage n'a pas sanctionné cette démonstration qui eût été le témoignage d'une juste reconnaissance du peuple envers un véritable bienfaiteur. »