Rue de Longpont

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Histoire de la rue

Du boulevard du Général Koening à la rue Longchamp. Ex-rue B. En vue du lotissement de la propriété de la famille Behrendt, à la hauteur du 36, rue de Longchamp, deux voies ont été ouvertes dont celle-ci, qui reçut son nom par délibération du conseil municipal du 31 mars 1930, sous la présidence d'Edmond Bloud. Cette rue est bordée de cerisiers-fleurs


Longpont est un village rural de l'Aisne, d'environ 300 habitants. Il fut le siège d'une importante abbaye cistercienne édifiée du XIIIe au XVIIIe siècle et partiellement détruite durant la Révolution ; elle a été reprise par la famille de Montesquiou Fézensac, qui a remis en état la demeure du père abbé qu'elle habite. L'ancien cellier du XIIIe siècle a été transformé en église paroissiale.

Dès le début de la Première Guerre mondiale, les Allemands envahirent cette région, qui ne fut délivrée que par les suites victorieuses de la bataille de la Marne. Comme le relate l'instituteur, Michel Bellancourt, dans un résumé historique : « Les Prussiens avaient pillé le village et les habitants étaient dépourvus de tout. C'est alors que le département des Deux-Sèvres fit un envoi de pommes de terre qui furent distribuées entre les familles les plus démunies... En 1915, la plaine de Longpont fut cultivée et la récolte se fit dans de bonnes conditions... Le commerce local n'a jamais été si florissant que pendant la guerre. Les soldats avaient de l'argent. Tous les soirs, les cafés étaient remplis de consommateurs. Les amis noyaient leur cafard dans un verre de pinard. De 1916 à l'évacuation de 1918, les Américains qui avaient le porte-monnaie bien garni faisaient de grandes dépenses. Assez souvent, ils s'offraient des festins qu'ils arrosaient abondamment de champagne... Le curé n'ayant pas été mobilisé, les services religieux eurent lieu régulièrement... Surtout au moment du séjour du 87e territorial de Brest, il était curieux d'entendre chanter par ces soldats des cantiques en dialecte breton... Au printemps 1918, à la suite d'une instruction ministérielle je conduisis, tous les après-midi, une trentaine d'enfants échardonner les champs de blé. Leurs petits bras rendirent des services qu'ils auraient continué de rendre si une seconde invasion ne s'était pas produite... En général, la population lonponnaise remplit tout son devoir lorsque l'État demanda l'échange de l'or contre des billets de banque ou des bons de la Défense nationale... La commune eut à régler un différend avec l'intendance : depuis 1877, la commune devait assurer la nourriture des garde-voies stationnés sur son territoire. La somme serait remboursée par l'État. Or, la dépense s'élevait à 2 500 F et l'intendance militaire n'offrait que 1 822 F, ce que le maire n'accepta pas... La seconde invasion s'étant produite, le conseil eut d'autres affaires plus importantes à régler et accepta la somme proposée…

Au mois d'avril 1918, le préfet engagea les communes à constituer un dépôt de 13 kilos de blé par habitant... Le stock, mis en réserve dans un bâtiment du château, ne fut pas utilisé par les habitants. Fut-il détruit par nos troupes, au recul de mai 18, ou pris par les Allemands, lorsqu'ils occupèrent Longpont pour la seconde fois, c'est ce qu'on n'a pu savoir. Lorsque la carte de sucre fut instituée, le maire chargea à tour de rôle les deux épiciers de la répartition de cette denrée aux habitants. Le gaspillage du pain, pendant la première année de la guerre, par l'armée, le rendement inférieur des récoltes des années suivantes obligea l'État à établir, en 1918, la carte de pain. Comme partout ailleurs, on maugréa contre cette restriction indispensable, à laquelle on s'habitua peu à peu... Moins d'un mois après la reprise de Longpont par l'armée française, quelques habitants y revinrent...Au mois d'octobre, chacun se logea comme il put dans ses ruines. À cette époque, aucun commerçant n'étant réinstallé, le ravitaillement était difficile : à l'aide d'une voiture mise à notre disposition par M. le comte de Montesquiou, on allait le chercher au Service des subsistances à Soissons... C'est dans ces conditions déplorables que l'école commença à revivre dans nos ruines, le 1 er octobre 1919 ; une baraque à deux pièces fut édifiée pour servir d'école et de mairie. On reçut, à cette époque, de généreux donateurs, des cartes, un globe terrestre, deux tableaux noirs, des livres, des fournitures scolaires…

La population aurait cependant continué cette vie misérable si des âmes compatissantes n'étaient venues à son secours. Ce fut la ville de Neuilly-sur-Seine qui adopta Longpont à la suite de la visite d'une délégation envoyée par le conseil municipal de cette ville. « Dans sa séance du 23 Mai 1919, le conseil municipal a décidé d'associer la ville de Neuilly à l'exemple d'un grand nombre d'autres villes françaises, à l'oeuvre si urgente de reconstruction des départements dévastés. Il a voté, à cet effet, une subvention de 30 000 francs. Après une enquête approfondie, il a fixé son choix sur le village de Longpont (Aisne). Cette commune, célèbre par sa vieille abbaye cistercienne et par la beauté de ses sites, a été, de même que les hameaux qui en dépendent, cruellement éprouvée lors de l'offensive de 1918... Le conseil municipal a pensé que les habitants de Neuilly voudraient participer individuellement et unanimement à l'oeuvre de solidarité patriotique entreprise en leur nom. C'est pourquoi, il a été décidé d'ouvrir une souscription publique. » Le Comité de Neuilly a, dès le mois de juin 1919, assumé la tâche de venir au secours de Longpont et de Corcy, deux communes dévastées par la guerre. Du mobilier, des toiles, du linge, de la literie, des lits de fer, des fourneaux-cuisinières, des ustensiles de ménage les plus divers, de la vaisselle, des articles de broderie, des chaussures, du matériel scolaire... furent fournis aux malheureuses populations de Longpont, sous l'autorité du maire Edmond Bloud. Les habitants de Longpont exprimèrent leur gratitude dans une lettre rédigée par le comte de Montesquiou et suivie de 125 signatures. Dans le cabinet du maire, se trouve une plaque de bronze gravée avec les armes de Longpont, témoignage de reconnaissance de la filleule à sa marraine, qui lui avait fait part de son adoption, dès le 16 juin 1919. Michel Bellancourt rapporte que : «Les habitants de Longpont se rappelleront longtemps le jour de Noël 1919. Un Comité de l'enfance, avec à sa tête Mme Loyson, avait installé un arbre de Noël dans la baraque municipale. Un phonographe, offert par Mme David Weill, impressionnait l'oreille des spectateurs par les marches militaires ou les morceaux d'opéra qu'il faisait entendre. Le maréchal Pétain avait mis une camionnette militaire à la disposition du Comité de Neuilly pour le transport des jouets et friandises offerts aux enfants de Longpont... La sollicitude de notre ville bienfaitrice s'exerça encore, le 22 juin 1922, en offrant à Longpont une pompe aspirante et foulante, cadeau princier qui permit à la commune de reformer sa subdivision de Sapeurs-Pompiers... »

La décision de donner ce nom est mentionnée dans la délibération : « Longpont, filleule de Neuilly, semble toute désignée pour perpétuer dans notre commune le souvenir des villes martyres de la Grande Guerre... »