Joint le Boulevard Richard Wallace à l’Avenue de Bretteville. Ex-rue Nouvelle. Lors du lotissement de ce quartier, une délibération du conseil municipal du 29 novembre 1955, présidé par Achille Péretti, décida de lui donner ce nom, pour rendre un hommage particulier à ce grand général qui mourut à Neuilly.
Jean-Marie de Lattre de Tassigny est né le 3 novembre 1889 à Mouilleron-en-Pareds, en Vendée. Très jeune, il décide de faire une carrière militaire. Durant la Première Guerre mondiale, il recevra, pour ses actions, 8 citations et sera blessé plus ou moins gravement 5 fois. Il terminera la guerre comme capitaine. Puis il continuera sa carrière au Maroc et au Levant. En 1939, il devient le plus jeune général de France. Commandant la 14e division d'infanterie, il combat dans la région de Rethel. Se retrouvant en zone libre, au moment de l'armistice, il est commandant de la région militaire de Montpellier. Lors de l'entrée des forces allemandes en zone sud, en novembre 1942, il est le seul commandant à s'opposer à la passivité de l'armée. Fait prisonnier, il va s'évader, afin de rejoindre le général de Gaulle et les Forces de la France libre, à Londres. De là, il va partir pour Alger, afin de constituer la 1re année française, dont il recevra le commandement.
Il débarque en Provence, remonte la vallée du Rhône, réduit la poche de Colmar et, avec la lre armée française, sera le premier à franchir le Rhin. Ce qui le mènera au cours supérieur du Danube, donnant ainsi à son armée le surnom de Rhin et Danube. Malgré l'opposition des soviétiques, c'est lui qui signa, au nom de la France, à Berlin, le 9 mai 1945, la reddition des troupes allemandes. À la suite du défilé de sa 1re armée, le 14 juillet 1946, et du succès qu'il obtint auprès de la population, le gouvernement décida la dissolution de celle-ci. Il publia alors l'Histoire de la lre Armée française. Mis à l'écart, il fut nommé inspecteur général des forces militaires. Il va alors révolutionner l'entraînement et la vie des armées, en les faisant sortir des casernes.
Nommé haut-commissaire de France et commandant en chef de l'Indochine, il va redresser, de 1950 à 1951, une situation devenue critique. Il change complètement les méthodes de combat, en créant des commandos qui seront parachutés sur les arrières des vietcongs. Faisant preuve de talents diplomatiques, le général de Lattre de Tassigny va réussir à persuader les gouvernements américains et anglais d'intervenir avec leurs forces aériennes du Sud-Est asiatique. Il perd son fils, jeune officier qui combattait le vietminh. Invité aux États-Unis, il obtient une aide importante en matériel et prépare l'opération Vautour qui met à la disposition de la France les avions militaires anglais et américains du Sud-Est asiatique et aurait ainsi permis de décimer très rapidement les forces vietminhs ; mais le gouvernement français, miné par la propagande communiste, ne voulut pas donner suite à cet accord. Usé et souffrant d'un cancer, le général de Lattre de Tassigny va mourir, le 11 janvier 1952, à l'hôpital de Neuilly. Il est élevé à la dignité de maréchal à titre posthume, selon l'éloge du général Guillaume :
« Si tant des nôtres l'ont suivi avec enthousiasme sur les chemins de la gloire et du sacrifice, c'est qu'il était, à leurs yeux, le symbole vivant de l'héroïsme, de l'énergie, de l'esprit et du devoir. Exigeant tout de lui-même, il pouvait tout leur demander...