Rue Louis-Philippe

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Histoire de la rue

Ex-rue du 24 février. Elle relie la Place Winston Churchill à l’avenue Charles de Gaulle. Ex-rue Duc de Nemours. Une demande d'ouverture de 2 rues, pour le lotissement du terrain de la famille Dehérain, a été déposée à la mairie, en septembre 1831. Par délibération du conseil municipal du 10 février 1832, présidé par Jean Labie, ce nom fut donné en l'honneur de celui qui fut le dernier propriétaire du château de Neuilly.


Arrière petit-fils des amours du roi Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart, marquise de Montespan, une des grand-mères de l'Europe, il naît prince Louis-Philippe d'Orléans, prince du sang de France, le 6 octobre 1773, au Palais-Royal, à Paris. Duc de Valois à sa naissance, puis duc de Chartres le 18 novembre 1785, à la suite du décès de son grand-père. Premier prince du sang de France, duc d'Orléans, le 6 novembre 1793, à la mort de son père, Louis-Philippe, Joseph d'Orléans dit Philippe-Egalité, sur l'échafaud. Enfant, il étudie au château du Raincy sous l'ordre de Mme de Genlis. Il appartient à l'armée et est colonel propriétaire du régiment Chartres-Infanterie. Il adhère au décret de l'Assemblée constituante pour prendre le commandement effectif de son régiment. Il s'essaye à parler dans les clubs le langage de la Révolution. Il obtint le grade de maréchal de camp et commanda une brigade de dragons. Le 11 septembre 1792, il est nommé au commandement de Strasbourg, comme lieutenant général. Le général Kellermann lui confie la défense du moulin de Valmy, puis il passe sous les ordres du général Dumouriez et assiste à la bataille de Jemmapes. Parti en exil, il devient professeur à Reichenau, voyageur en Scandinavie... Il épouse, le 25 novembre 1809, au palais royal de Palerme, en Sicile, la princesse Marie-Amélie de Bourbon des Deux-Siciles. De retour d'Angleterre, en 1816, il chercha une propriété près de Paris. Neuilly lui ayant plu, il l'acquit auprès de l'administration des Domaines. Il l'agrandit considérablement et en compléta les constructions pour satisfaire aux besoins de sa nombreuse famille. Les parents logeaient au château, les plus jeunes enfants, dans une aile qu'il fit édifier et qui s'appela l'aile des princes ; le fils aîné, qui devint duc d'Orléans lorsque son père monta sur le trône, était au Petit Château, le duc d'Aumale au château de Villiers, que son père avait fait réunir dans le même ensemble, et Marie, qui épousa Frédéric duc de Wurtemberg, au pavillon édifié sous ce nom. Dans sa plus grande dimension, il constitua un vaste domaine de 222 hectares comprenant les îles sur la Seine, qu'il regroupa pour ne former plus que deux îles : l'île du Pont et l'île de la Jatte. Le château de Neuilly, pour le roi Louis-Philippe, fut vraiment une maison de famille ; trois enfants naquirent d'ailleurs à Neuilly : Clémentine en 1817, le prince de Joinville en 1818 et le duc de Montpensier en 1824. Ayant accumulé les maladresses auxquelles le poussait depuis plusieurs mois son entourage, le roi Charles X (1757-1836) dut quitter le trône, après avoir signé, le 26 juillet, les fâcheuses ordonnances supprimant la liberté de la presse. A Paris, l'émeute éclata et les journalistes Auguste Mignet et Adolphe Thiers firent afficher une proclamation où on pouvait lire :« Charles X ne peut entrer dans Paris, il a fait couler le sang du peuple. La République nous exposerait à d'affreuses divisions, elle nous brouillerait avec l'Europe. Le duc d'Orléans est un prince dévoué à la cause de la Révolution. Le duc d'Orléans ne s'est jamais battu contre nous ; le duc d'Orléans était à Jemmapes, le duc d'Orléans est un roi citoyen. Le duc d'Orléans a porté au feu les couleurs tricolores. Le duc d'Orléans peut seul les porter encore. Nous n'en voulons pas d'autre. Car désormais il ne s'agit plus de choisir entre Charles X et Louis-Philippe, mais bel et bien entre la République et Louis-Philippe. Louis-Philippe arrête ce dont il ne s'est jamais départi, et qui justifiera la monarchie de juillet : «Je me suis dévoué. » Réfugié au château de Rambouillet, Charles X entérine, le l août, la lieutenance générale de son cousin. Le 2 août, le vieux roi est contraint d'abdiquer en faveur de son fils aîné, Louis Antoine de France (1775-1844), dauphin de France, duc d'Angoulême, sous le nom de Louis XIX, qui quelques heures plus tard, abdique à son tour en faveur de son neveu, Henri d'Artois (1820-1883), petit-fils de France, duc de Bordeaux, qui devient à son tour roi de France et de Navarre sous le nom d'Henri V. Par cette double abdication, le grand-père et l'oncle pensait sauver le régime. Les Chambres refusent de reconnaître le jeune Henri V et le principe de régence exercée par le premier prince de sang, le duc d'Orléans... Le 3 août, les 3 rois partent en exil. Désormais, tout ira très vite : le 7 août, les chambres proposeront la couronne au lieutenant général du royaume. Après la chute de Charles X, et les Trois Glorieuses, il devint roi des Français, le 9 août 1830, une fois que Lafayette l'ait proclamé sur le balcon de l'hôtel de ville de Paris lieutenant général du royaume. Le duc d'Orléans ne sera ni un roi de droit divin, ni un roi selon la charte, comme le furent ses prédécesseurs, Louis XVIII et Charles X. Il fut un roi selon la Constitution ou la charte rénovée. Roi des Français et non roi de France sous le nom de Louis-Philippe I. Il prit le parti de la modération, face à ceux qui avaient fait cette révolution et voulaient le mouvement. Il sera peint dans toute sa gloire, par Horace Vernet, à cheval, devant les grilles du château de Versailles, entouré de ses fils : Antoine, duc de Montpensier, Ferdinand duc d'Orléans, François-Ferdinand, prince de Joinville. Son début de règne commença avec une situation sociale difficile, car des mouvements de grève se multipliaient, ainsi que des revendications pour les salaires. En ce début de l'industrialisation de la France, le chômage s'accroît. Le roi va chercher à s'appuyer sur la bourgeoisie issue de la Révolution et qui composait la magistrature, le monde des affaires et de l'industrie d'alors. Il fait remettre en état le château de Versailles, achever le Palais-Royal dont il fit évacuer les gens suspects, réparer le château des Tuileries, sans chercher à y habiter. De même les châteaux de Compiègne, Rambouillet, Fontainebleau ne furent pas négligés. Mais l'inquiétude, le manque de confiance s'exprimèrent par une cascade de crises ministérielles. La monarchie de Juillet, en s'obstinant à repousser le suffrage universel, se privait d'une base large et solide, celle de la partie la plus conservatrice de la population, et par son attachement au suffrage restreint blessait une large partie de la classe moyenne, à l'image de laquelle ce régime semblait créé. Mais d'autre part c'est à l'extérieur qu'il fallait prendre garde. Louis Philippe dut rassurer les alliés en secret, car après le langage révolutionnaire et la France revenue au drapeau tricolore, ils craignaient que la France ne tarde pas à reprendre ses anciennes conquêtes. Louis-Philippe et Talleyrand ont su régler le problème belge, face à l'Angleterre qui pensait qu'une Belgique indépendante et neutre interdirait aux Français de l'annexer. Une sorte d'entente cordiale put alors s'établir selon le principe de l'indépendance dans la bonne intelligence. Sous son règne, la France changeait avec l'apparition du chemin de fer, de la photographie, de la conquête de l'Algérie... Bienveillant, il l'était à l'extrême, si l'on en croit cette anecdote du marquis de Flers : « Un jour, à Neuilly, il aperçoit un gamine qui s'efforçait de dessiner sur une porte du parc avec un morceau de plâtre la figure du roi, caricaturée sous la forme d'une poire — comme le caricaturiste Daumier avait voulu le ridiculiser — Louis-Philippe s'approcha doucement de l'enfant et lui prenant la craie, lui dit «Tu t'y prends mal ; c'est comme cela qu'il faut faire. » Et il acheva lui-même la caricature. Puis, se tournant vers l'enfant confus et rougissant, il lui mit une pièce de cinq francs dans la main, à la grande joie de celui-ci qui se sauva en criant : « Vive Louis-Philippe ! », pendant que le roi lui faisait signe de se taire. » Mais l'Europe manifestait, dès 1847, des symptômes révolutionnaires, qui accompagnaient l'éveil des nationalités. Alors qu'une campagne pour la réforme électorale avait commencé, peu à peu des paroles de plus en plus séditieuses étaient prononcées... et Paris se couvrit de barricades. Pas plus qu'en 1830 le gouvernement n'avait prévu les événements. Le 24 février 1848, Louis-Philippe abdique en faveur de son petit-fils, quand un autre régime se prépare. Lorsque arriva la révolution de 1848, la Chambre des pairs disparut dans l'indifférence générale. Cette chambre de fonctionnaires soutint résolument tous les ministères et se montra d'une docilité absolue, mais son rôle politique fut insignifiant et en fait elle semblait vivre dans la crainte d'un retour de la branche aînée des Bourbons. Avec sa famille, le roi gagne le château de Saint-Cloud, puis prend le chemin de l'exil, sous le nom de comte de Neuilly et va décéder, le 26 août 1850, au château de Claremont, dans le Surrey, en Grande-Bretagne. La République lui succéda, avec Louis Napoléon pour président. Un des premiers actes de ce nouveau gouvernement fut de mettre sous séquestre les biens de la famille d'Orléans. Ce n'est qu'en 1852 que deux décrets furent rendus par le président de la République : « Considérant que tous les gouvernements qui se sont succédé ont jugé indispensable d'obliger la famille qui cessait de régner à vendre les biens meubles et immeubles qu'elle possédait en France ; « Qu'ainsi le 12 janvier 1816, Louis XVIII contraignit les membres de la famille de l'empereur Napoléon de vendre leurs biens personnels dans le délai de six mois et que le 10 avril 1832, Louis-Philippe en agit de même à l'égard des princes de la famille aînée des Bourbons ; « Décrète : « Les membres de la famille d'Orléans seront tenus de vendre dans le délai d'un an. Dans le second décret, il était ordonné : « Le retour à l'État des biens meubles et immeubles faisant l'objet de la donation du 7 août 1830. » Bien que le château de Neuilly et toutes ses dépendances eussent toujours appartenu au domaine privé de Louis-Philippe, il n'en fut pas moins confisqué et assimilé aux biens faisant l'objet de la susdite donation. C'est cette spoliation qui détermina par la suite la réclamation adressée par la famille d'Orléans, en 1872, à l'Assemblée nationale.