Cette rue conduit du pont de Neuilly au boulevard du Général Koening. Elle s 'appela d'abord rue A, puis rue de l'Urbaine, et reçut le nom définitif, par délibération du conseil municipal, le 13 juin 1927, à la suite d'une pétition, envoyée par la famille au maire, Ernest Deloison, afin de « consacrer le souvenir du commandant de la 5e armée ».
Le colonel des gardes de la reine Marie-Antoinette, Quinquiry d'Olive, marquis de Cazernal, ayant été guillotiné, sous la Terreur en 1793, son fils émigra avec sa famille aux Antilles et se fixa à la Guadeloupe. Il changea de nom, en retournant les lettres de son titre, pour se faire appeler : Lanrezac. Son fils Victor devint officier, épousa Marie-Louise Duteau et de ce ménage naquit Charles Louis Marie, le 30 juillet 1852, à Pointe-à-Pitre à la Guadeloupe. Né dans une famille d'officiers, il s'engagea, le 18 octobre 1869 et devint élève-officier à l'École spéciale militaire. Lieutenant au 30e régiment de marche, le 20 septembre 1870, il participe à la guerre franco-allemande jusqu'au 7 mars 1871.
Il épouse Félicie Marie-Louise Duteau, le 25 octobre 1873. Capitaine au 24e régiment d'infanterie, le 21 février 1876, il va faire la campagne de Tunisie, de juin 1886 à mai 1892. Le 30 décembre 1901, il est colonel du 119e régiment d'infanterie. Le 31 décembre 1904, il devient commandeur de l'ordre de Saint-Maurice et Lazare. Général de brigade, le 9 mai 1906, il sera gouverneur militaire de la place de Reims, de 1909 à 1911. Général de division le 23 mars 1911. Commandant le 1 1 e régiment d'infanterie, il va alors résider à Neuilly durant 4 ans. Il va participer à la Première Guerre mondiale comme commandant de la 5e armée, du 2 août au 10 septembre 1914. « Il a pénétré les intentions de l'ennemi et a manoeuvré en conséquence. Les dispositions prises par lui en Belgique, du 22 au 25 août, ont sauvé la 5e armée d'un désastre qui semblait inévitable. La bataille livrée à Guise, le 29 août, fut une victoire qui permit d'imposer un arrêt de deux jours aux armées allemandes commandées par les généraux Von Kluck et Von Bulow... Ce succès qui prépara la bataille de la Marne est dû en entier aux talents militaires du général Lanrezac et le service qu'il rendit à la Patrie justifie l'hommage particulier que la ville de Neuilly doit de rendre à la mémoire de ce grand soldat. » (Extrait de la délibération du 3 juin 1927).
Il est alors nommé inspecteur général des camps et dépôts d'infanterie, le 18 mars 1915. Lorsqu'il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur, le 8 juillet 1917, il lui est décerné le motif suivant : «A commandé, au cours des premières opérations de la campagne une armée qui a eu à supporter le choc des masses ennemies très supérieures en nombre. Par sa science militaire et l'habileté de son commandement, a réussi à exécuter une manoeuvre des plus difficiles, au cours de laquelle a remporté des succès marqués et a rendu au pays les plus éminents services (croix de Guerre). Grand-croix de la Légion d'honneur, le 1° septembre 1924, il s'éteindra au 209, avenue de Neuilly, le 15 janvier 1925.