Rue Delabordère

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Histoire de la rue

Rue percée lors du lotissement et de la mise en état du quartier Saint-James, joint la rue de la Ferme à la Rue du Bois de Boulogne ; son nom lui a été donné par délibération du conseil municipal du 13 août 1858, Narcisse Désiré Ancelle étant maire, pour honorer la mémoire d'un maire qui fut très aimé de ses administrés. Elle est bordée de jardins plantés d'arbres


L'abbé Delabordère fut maire, de 1808 à 1829, avec une petite interruption pendant quelques mois. Après avoir siégé dans une salle contiguë à l'église Saint-Jean Baptiste, devenu maire, il engagea la commune à acheter, face à la rue du Pont, au 8, place du Château, devenue place du Général Gouraud, une maison qui devint la première mairie de Neuilly, sous le Premier Empire, et où siégea le conseil municipal, durant vingt-cinq ans. Or, cette mairie était entourée d'une vigne, dont les meilleures grappes furent offertes, par la suite, chaque année à la famille d'Orléans, lorsqu'elle vint s'installer au château, et avant de devenir résidence royale. Tant que Louis-Philippe n'était que le chef de la Maison d'Orléans le maire de Neuilly, l'abbé Delabordère figurait parmi les habitués de la vie familiale et simple qu'il menait. Pendant ses mandats la population de Neuilly doubla pratiquement passant de quelque 2 400 habitants à 5 000.

Lors de ses premiers mandats, les maires n'étaient pas élus, mais nommés par arrêté préfectoral. Or il advint une aventure curieuse à l'abbé Delabordère, ainsi qu'il apparaît à la lecture du registre des délibérations municipales. Session en 1813, séance du 6 mai 1813. Le conseil municipal de la commune de Neuilly réuni à la Maison Commune, dans la salle ordinaire, convoqué par lettre circulaire de Monsieur le Maire pour la session de la présente année, composé de M. Chaptal baron de Chanteloup, nouveau maire nommé en remplacement de M. Delabordère dont les fonctions sont expirées, par arrêté de M. le préfet en date du 20 février dernier, et président le conseil, Me Guibert, notaire, secrétaire du conseil, Messieurs Garnier, Benjelin, de la Tullayes, Trabachy, de la Forest d'Armaillé et Lombard. Monsieur Chaptal ayant justifié au conseil de sa prestation de serinent entre les mains de M. le préfet de Saint-Denis. La séance a été ouverte par la lecture du compte moral présenté par M. Delabordère, ancien maire de la commune, contenant l'énumération succincte des actions principales de son administration, desquelles il résulte que pendant tout le cours de son administration, M. Delabordère s'est constamment occupé des intérêts de la commune, de sa tranquillité et de la moralité de ses administrés, quelques travaux et établissements utiles et nécessaires ont été entrepris et achevés tels que l'acquisition de la maison commune... » Bien qu'aucune rue de Neuilly ne fasse mention du destin de cet homme illustre, qui fut maire de Neuilly durant 11 mois, il semble intéressant de résumer sa vie.

Jean-Antoine Chaptal est né, en 1756, à Nogaret, en Lozère. Il étudia la médecine à Montpellier et commença sa vie professionnelle comme professeur de chimie, dès 1781. Il améliore la production de l'acide chlorhydrique et met au point ce qu'on appellera «la chaptalisation du vin », procédé qui consiste à sucrer les moûts avant fermentation et permet un meilleur rendement. Le roi Louis XVI lui donna des titres de noblesse. Il va cependant être attiré par les idées libérales qui prévalaient avant la Révolution. Néanmoins, il sera emprisonné sous la Teneur et devra sa libération à l'intervention du chimiste Berthollet. Chargé par Carnot de diriger la fabrication des poudres et salpêtres, il va contribuer à aider les armées républicaines. Appelé à l'Institut, il fera partie du conseil d'État, dès le 18 brumaire. Bonaparte le nommera ministre de l'Intérieur, en remplacement de son frère Lucien, de 1800 à 1804. Stimulé par le Premier Consul, il présidera à la création de la première École d'arts et métiers, l'établissement des chambres de commerce, tout en mettant au point de nouvelles méthodes de teinture par l'utilisation du rouge d'Andrinople, développe le blanchiment des tissus, selon le procédé de Berthollet. Il favorise la culture du pastel et sa substitution à l'indigo. En contribuant au développement de l'économie française, il attire l'attention de l'empereur qui le fera nommer sénateur et comte de Chanteloup. En janvier 1812, il aida Benjamin Delessert et Jean-Baptiste Quéruel à extraire du jus de betterave, un sucre qui remplaça peu à peu le sucre de canne du fait du blocus continental. La Restauration ne mit pas fin à l'activité de cet homme exceptionnel, malgré les faveurs accordées par le régime impérial. Nommé maire de Neuilly, ses essais et ses expériences chimiques, dans une fabrique située sur le territoire de Neuilly, ne plurent pas à certains concitoyens qui portèrent plainte... Jean-Antoine Chaptal sera député à la Chambre des pairs après avoir été, dès 1791, membre de l'Académie des sciences. Il est mort, à Paris, en 1832.

Après la première abdication, Neuilly va subir une période sombre et la plaine des Sablons ainsi qu'une partie de la commune sont envahies par la garde impériale russe, les soldats prussiens, autrichiens, badois, hessois... Le maire, Jean-Antoine Chaptal, quitte Neuilly, puis va démissionner de son poste, ainsi qu'il est fait mention dans le registre des délibérations municipales, avec le rappel du maire précédent.

Copie de la lettre de M. le préfet de la Seine à M. de la Bordère aux Ternes, à Neuilly. « Monsieur, Le Maire et l'adjoint de Neuilly ont quitté leur poste. Cette défection peut exposer la commune aux plus grands désordres. Je viens d'enjoindre au maire de reprendre à l'instant ses fonctions. Dans le cas où il ne se rendrait pas à la mairie, j'ai recours à votre zèle très connu et vous autorise à le remplacer et à pourvoir à tout ce qui dépendra de vous. Le même jour celui-ci lui répond : « Monsieur le Préfet, Les circonstances graves et extraordinaires dans lesquelles je trouve la commune de Neuilly par la désertion de son maire et de son adjoint intéressent trop l'ordre et la tranquillité publique et les besoins où se trouvent ses habitants pour ne pas me déterminer à seconder les vues dont vous êtes animé pour cette commune. Aussi, Monsieur le Préfet, après avoir reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire aujourd'hui, je me suis rendu sur le champ au camp de la Plaine des Sablons ; j'ai intéressé M. le major qui le commande en faveur de ces malheureux habitants qui ont tout perdu et il m'a donné aussitôt un poste de dix hommes et un officier que nous avons installés ensemble, le soir même, dans le corps de garde de la commune. J'ai pris six hommes de la garde nationale de la commune qui sont tous intéressés à conserver le peu qui a échappé au pillage, dont nous avons tous été victimes. Le 11 avril 1814, l'abbé Delabordère était confirmé à son poste de maire par le préfet.