Rue Saint-James

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Histoire de la rue

De la rue du Rue du Bois de Boulogne à la rue de la Ferme. Elle fut créée, lors du percement de la ferme Saint-James pour l'accès et la construction de nouveaux hôtels particuliers,selon l'arrêté préfectoral du 7 février 1827. Elle est ornée de platanes.


Le baron de Saint-James ou l'homme au rocher, comme l'avait surnommé le roi Louis XVI, était célèbre, vers 1780, à la Cour, pour le rocher monumental qu'il avait fait édifier dans sa propriété de Neuilly. Il s'appelait de son vrai nom Baudard, originaire de Sainte-Gemme, village d'Anjou, où il possédait une terre et un château. La terre d'Anjou qui lui venait de son père, Baudard de Vaudrier, était une baronnie. Sur les cartulaires, l'orthographe variait : Saint-femme, Sainte-James, Sainte-Jame, Sainte-Jamme, pourquoi pas l'angliciser, comme c'était la mode en l'appelant Saint-James. Il trouva que ce nom sonnait mieux et il l'avait adopté. Son père avait été receveur des tailles de l'élection d'Angers, puis trésorier général des colonies françaises et recevait souvent l'académicien et auteur de romans épiques Jean-François Marmontel (1723-1799). Baudard de Vaudésir, baron de Saint-James, hérita de la charge de trésorier général des colonies. Mais en 1758, elle fut supprimée. En dédommagement, il obtint celle de trésorier général de la Marine. Il vint alors s'installer dans un hôtel, place Vendôme, après avoir acquis une certaine fortune, grâce à une alliance avec les Faventine de la Ferme.

En 1772, il acquiert le domaine de 65 arpents, au lieu-dit La Chambre, entre le pont de Neuilly et le Bois de Boulogne, qui appartenait à Fillion de Villemur, ancien receveur des Finances de la généralité de Paris. Ce domaine est attribué à Paul de Gondi, cardinal de Retz, qui l'avait fait bâtir, dès 1665, près de la Seine, afin de se retirer de ses activités. Là il acheva dans le silence et la prière une vie mouvementée. Après lui, Lenormand de Tournehem, oncle de la marquise de Pompadour, vint occuper le domaine et le vendit, en 1714, à Jean-Baptiste de Vougny, qui y résida jusqu'en 1750. Baudard de Vaudésir, qui amena par la suite la chute d'Antoine de Sartine, en favorisant ses prodigalités, voulut rivaliser avec son voisin, le comte d'Artois. Celui-ci venait de faire construire, en 1777, la fameuse Folie par l'architecte François Bélanger (1745-1818), dont parlait tout Paris. Il fait agrandir le domaine, tracer par Bélanger un nouveau parc, creuser des rivières artificielles et installer une pompe à feu sur les bords de la Seine, pour alimenter les rivières... Dans le Guide des amateurs et étrangers de 1787, Thierry donne une certaine description du nouveau domaine :

« La façade de la cour était ornée d'un joli péristyle d'ordre dorique ; du côté du jardin, un perron à deux rampes, terminé par deux lions en marbre bleu turquin et recouvert par un baldaquin dans le goût chinois, dominait un paysage délicieux qu'encadraient à droite le pont de Neuilly et à gauche le mont Valérien... Une rivière factice, disposée dans le parc, de façon que la rivière de Seine semble de tous côtés faire la continuation fidèle... Il y avait aussi une laiterie... un gouffre, une cascade, des allées d'orangers, des vignes à l'italienne, un temple de Bacchus... Enfin, touchant la rivière, s'élevait le fameux rocher qui renfermait simplement une salle de bains, deux galeries, un grand porche et deux grandes rampes d'escalier... Une pompe à feu, installée au bord de la Seine, alimentait la rivière et les réservoirs du rocher... C'était un monument que ce rocher : 43 mètres de long sur 18 de large et 12 de haut, qui coûta à M. de Saint-James la jolie somme de 1 600 000 livres... Cela n'était pas sans agacer le comte d'Artois qui n'avait dépensé que 1 200 000 livres pour édifier Bagatelle et n'avait pas eu le moyen de s'offrir un si fastueux rocher... Une fois le rocher terminé, son propriétaire eut à coeur de le faire admirer : c'est dans ce but qu'il fit jouer plusieurs fois des comédies à la Folie Saint-James... Pour soutenir le train énorme de ses différentes dépenses, la spéculation lui procura les moyens nécessaires... Mais vint un jour où la fortune le trahit... C'était en 1784. Mêlé à l'affaire du Collier de la reine Marie-Antoinette, en espérant être décoré de l'ordre du Cordon bleu... il fut envoyé quelque temps à la Bastille, et du coup perdit tout crédit. Il fut déclaré en banqueroute en 1787, pour des dettes se montant à 25 millions... »

11 serait mort, le 7 juillet 1787, le jour de l'enterrement de Charles de Rohan, prince de Soubise, maréchal de France. Quand la Révolution fut terminée, la famille Baudard demanda la clôture de l'enquête qui constata un surplus de 20 millions qui fut acquis au Trésor, en vertu de la prescription trentenaire... Il y eut donc réhabilitation de sa mémoire, mais perte de l'héritage. Entre temps, dès le 12 juin 1787, sur vente abusive des créanciers, La Folie Saint-James fut acquise par le duc de Choiseul-Praslin, qui y mourut dans des conditions étranges, en 1795. Sa veuve vendit le domaine, dès le 15 novembre 1795, contre 11 millions en assignats au citoyen Robierre. Puis, dans ce domaine, résida Lucien Bonaparte, frère de Napoléon... Laure Permon (1784- 1838), épouse d'Andoche Junot, aide de camp de Napoléon qui devint duc d'Abrantès (1771-1813) et qui y donna des fêtes brillantes.