Rue du Général Henrion Bertier

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Histoire de la rue

De la rue Longchamp à l’Avenue de Madrid. Cette voie nouvelle a été percée dans la propriété d'Albert Laubière, qui en a fait la cession, d'environ 1 500 m2, à titre gratuit, acceptée par le maire de l'époque, le général Jean-François Henrion-Bertier, le 12 février 1896, en vue de classement pour cause d'utilité publique, comme voie communale dans un but de lotissement de résidences d'habitation de part et d'autre. La dénomination ayant été donnée par le dernier propriétaire, celle-ci a été par la suite officialisée par la délibération du conseil municipal du 14 février 1896. Cette rue est bordée de sorbiers.


Lors de cette délibération, il y eut certains échanges verbaux entre les conseillers municipaux, ainsi qu'il est relaté dans le procès-verbal de cette séance : « On a cité, dit M. Julien, l'exemple du conseil municipal de Paris, qui, paraît-il, refuse systématiquement d'attribuer aux voies de la capitale le nom de personnes existantes. Cette voie a d'ailleurs été baptisée par son propriétaire et il me semble qu'il en a bien le droit. En résumé, messieurs, j'estime que nous devons conserver à une rue qui va devenir communale le nom qu'elle portait lorsqu'elle était voie privée.

• M. Grouêsy (président de la séance) : Nous avons à Neuilly même, un précédent, M. Ancelle était maire, lorsqu'on a donné son nom à une rue. « M. Julien : Il résulte en effet que trois anciens maires de Neuilly ont donné leurs noms à des rues, alors qu'ils étaient encore en fonction : il s'agit des rues Delabordère, Garnier et Ancelle, Delaizement qui fut maire un an, la rue Boutard, la rue Soyer, qui fut maire un mois, la rue Ybry, la rue Houssaye, maire seulement trois mois. Ce ne sont donc pas les précédents qui manquent. Nous ne sommes plus au temps de notre histoire où le roi seul avait le droit de baptiser les rues. Ce droit est stipulé notamment dans une ordonnance royale de 1816. Or nous avons fait du chemin depuis la Restauration.

• M. Henry Picard : Je tiendrai simplement, au point de vue du respect de droit, à protester contre une partie des observations très intéressantes à la fois historiques et administratives, que vient de présenter M. Julien... Or les propriétaires n'ont pas ce droit, et une preuve vivante du contraire, c'est que nous délibérons en ce moment sur le nom qu'il convient de donner à la voie nouvelle dont il est question... Il doit être entendu que nous maintenons strictement les droits du conseil municipal, en ce qui concerne le baptême des rues qui du fait de leur classement, dans la voirie urbaine, deviennent la propriété de la ville…

• M. Grouêsy, après avoir fait rentrer le maire, le général Jean-François Henrion-Bertier, qui s'était retiré pendant cette délibération le concernant : « En vous rendant la présidence, M. le Maire, j'ai l'honneur de vous faire connaître que le conseil municipal, à l'unanimité, a décidé de conserver votre nom à la nouvelle rue construite par M. Laubière, et qui vient d'être classée dans le réseau communal. « M. le Maire : Messieurs, je vous remercie bien sincèrement du grand honneur que vous venez de me faire. Vous savez tous que personnellement, je n'ai pas sollicité ce témoignage si honorable de votre sympathie. Je ne puis vous dire qu'une chose, c'est que je continuerai toujours, avec votre bienveillant concours, à faire tous mes efforts pour la prospérité de la ville de Neuilly. »

François Jean Achille Henrion-Bertier est né, le 4 avril 1817, à Nancy. Il était le fils de Charles Henrion-Bertier et d'Eugénie Julie Thérèse Villatte, mais également neveu du comte Villatte, aide de camp de Bonaparte à la victoire de Lodi, en 1796. Le 26 novembre 1837, il s'engage au 7e régiment des lanciers, puis entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il en sort sous-lieutenant, en 1840. Capitaine, le 6 juin 1848, il devint l'officier d'ordonnance du général Faverot, en 1845 et 1846, et du général Tartas, en 1847 et 1848. Cité à l'ordre du jour à la bataille de Melagnano, le 18 juin devant Sébastopol il est blessé. Le 14 janvier 1863, il devient lieutenant-colonel au 87e régiment d'infanterie. En 1870, après avoir été blessé et fait prisonnier lors de la terrible bataille de Gravelotte, il réussit à s'échapper pour rejoindre Paris et commander la 2e division, sous les ordres de l'amiral La Roncière le Noury. Il se distingue au combat d'Épinay. Le 24 septembre 1873, il épouse Jeanne Bouquerel, veuve d'Étienne Guédo. Le 4 novembre 1874, il est nommé général de brigade. Il s'est distingué dans 14 campagnes militaires, en Italie, Orient, Afrique et au cours de la guerre de 1870-1871. 11 sera d'ailleurs une nouvelle fois blessé lors de la sanglante bataille de Gravelotte, le 16 août 1870. Il doit faire face aux troubles de la Commune. Atteint par la limite d'âge, le 4 avril 1879, le général François Jean Achille Henrion-Bertier se fixe alors à Neuilly.

Il avait été décoré, entre autres, des ordres suivants : Pie IX (1855), médaille de Crimée (1856), médaille d'Italie (1859), ordre du Medjidich (1864), commandeur de Saint-Grégoire le Grand (1869), ordre du Lion et du Soleil de Perse (1874), grand officier de la Légion d'honneur (1882). Appelé au conseil municipal en 1885, puis à la tête de la mairie en 1888, il a été constamment réélu jusqu'à sa mort, qui survient alors qu'il est en exercice, en 1901. Il développa avec constance l'entretien des voies publiques, le réseau des égouts, l'éclairage des voies, fit rénover l'hospice des vieillards, l'orphelinat et le Bureau de bienfaisance. De plus il améliora les moyens de communication avec Paris, grâce à l'accroissement du nombre des lignes de tramways et d'autobus. Ayant présidé en février 1901, le banquet des maires du département de la Seine, il succomba, quelques jours plus tard, à une congestion pulmonaire dans son hôtel particulier de l'avenue du Château, le dimanche 3 mars 1901. Son testament qui fut lu devant le conseil municipal débutait par ces mots : « Je meurs en chrétien, en soldat et en bon Français. » Il légua à la ville son portrait en pied et au bureau de bienfaisance la somme de 1 000 francs-or. Il laissa un ouvrage Saint-Cyr, neuf années de commandement.