Du Boulevard Victor Hugo à Rue De Villiers, dans le prolongement du boulevard d’Inkermann. Cette dénomination a été donnée à la suite d'une lettre du 27 septembre 1880 faisant cession à titre gratuit de 2 000 m2, destinés à établir une voie pour le lotissement, dans le parc, par les propriétaires du terrain et mettant ainsi une communication entre le boulevard Eugène, devenu le Boulevard Victor Hugo, et Rue De Villiers. Ce nom fut donné par délibération du conseil municipal du 7 juillet 1882, présidé par Victor Daix, afin de rendre hommage au créateur du canal de Suez. Elle a été plantée de cerisiers-fleurs
Ferdinand Marie de Lesseps est né à Versailles, le 19 novembre 1805. Il était le neveu de Jean-Baptiste Barthélemy baron de Lesseps (1786-1834), diplomate français. Après des études à Paris, sur le conseil de son oncle, il se dirige vers la diplomatie et commence au consulat de France à Lisbonne en 1825. En 1828, il est nommé vice-consul à Tunis, puis, en 1831, au Caire dont il deviendra consul, en 1833. Là, il se lie avec Méhémet Ali. En 1838, il est à Rotterdam, à Barcelone en 1842, puis il est nommé ministre plénipotentiaire à Madrid. Il va démissionner en 1849, à la suite d'un imbroglio diplomatique entre la France et l'Italie.
Depuis de nombreuses années, il s'était intéressé aux projets des saint-simoniens et plus particulièrement de Linant de Bellefonds qui prévoyait la possibilité de relier la mer Rouge à la Méditerranée, en canalisant l'isthme de Suez. Aussi lorsque Saïd Pacha, qu'il avait connu enfant, devint vice-roi d'Égypte en 1854, il vint le trouver pour lui proposer d'en assumer la réalisation. Il obtint la concession pour mener à bien l'entreprise. Il fonde alors la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, assurant le monopole de cette compagnie pour 99 ans, à dater de l'ouverture du canal, contre 15 % des bénéfices, selon un accord conclu en 1867. Le canal est inauguré, le 17 novembre 1869 par l'impératrice Eugénie. Ferdinand de Lesseps revient en France et est élu, dix ans plus tard, par un congrès international de géographie qui siégeait à Paris pour s'intéresser au percement d'un canal dans l'isthme de Panama. Malgré les avis défavorables, il accepta de former un consortium. Décoré de la grand-croix de la Légion d'honneur, il devient membre de l'Académie des sciences, en 1875 et publie un certain nombre d'ouvrages sur ses réalisations.
Il est membre de l'Académie française en 1884. Mais son entreprise à Panama rencontre un certain nombre de difficultés tant techniques que financières. Les travaux commencent, en 1881, mais doivent être arrêtés, en 1888. Déjà âgé, il ne peut plus faire face à une telle tâche, et la Compagnie universelle du canal interocéanique est déclarée en état de faillite, en février 1889, à la suite d'un scandale politique et financier, dont son fils aîné devra payer les conséquences. De plus en plus affaibli par l'âge, il se retire dans sa maison de la Chênaie, dans l'Indre, le 7 décembre 1894. Après la proclamation de l'indépendance de la République de Panama en 1903, les Américains reprirent les travaux, dès 1904, à des conditions très avantageuses et ceux-ci furent terminés à la veille de la Première Guerre mondiale.