Rue Madeleine Michelis

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Histoire de la rue

De la Place du Marché à la rue Pauline Borgèse. Ex-rue du Marché, ex-rue du Marché prolongée, ex-rue Victor Noir Le nom a été modifié selon une délibération du conseil municipal du 30 décembre 1944, sous la présidence de Maxence Van der Meersch, pour rendre hommage à une résistante.


Madeleine Michelis est née, le 22 avril 1913, au 160, avenue de Neuilly. Son père, Jacques Michelis, originaire du Piémont, était venu en Lorraine où il s'était établi comme bottier. Marié à une jeune fille originaire de la Moselle, il avait quitté avec elle cette région devenue allemande. En 1914, il établit son atelier l’avenue du Roule et sa fille aînée, Madeleine, fera ses études secondaires au cours pour jeunes filles, annexe du lycée Pasteur, au coin de la rue Pauline Borgèse et boulevard d’Inkermann.

En 1934, elle est reçue à l'École normale supérieure de Sèvres et devient professeur de lettres. Son premier poste fut au Havre, de 1937 à 1939. Elle est mutée à Étretat, et, ayant réussi le concours de l'agrégation, elle est nommée en 1942, à Amiens. Peu après, elle rejoint le réseau de résistance Libération-Nord et dépend du grand résistant que fut Pierre Brossolette fondateur du conseil national de la Résistance (CNR). Elle devint alors une résistante active, connue sous le nom de Micheline, et conservera l'apparence d'un talentueux professeur de littérature française. Le lundi 7 février 1944, elle se rend à Valenciennes, comme porteuse de messages. Le 14 février, elle est arrêtée en gare d'Amiens et emmenée au lycée Montaigne, transformé à l'époque en prison pour femmes. Interrogée le 15 février et plongée dans des bains glacés, elle sera transférée à l'hôtel des États-Unis, boulevard Montparnasse, autre lieu d'interrogatoire de la Gestapo. Personne ne la reverra vivante : elle serait morte étranglée au cours d'un interrogatoire, car observant avec courage la loi du silence, elle avait exaspéré le policier de la gestapo qui tentait de la faire parler.

Quelques jours plus tard, son corps fut restitué à sa famille, avenue du Roule à Neuilly, accompagné d'un cahier d'écolier où elle avait écrit : « Papa et maman chéris, je pense à vous, je pense à Jean. » Ses obsèques seront célébrées à l'église Saint-Pierre de Neuilly, le 4 mars 1944, dans la plus grande discrétion, en l'absence de son frère Jean parti en Afrique du Nord rejoindre les unités de la France combattante. Madeleine Michelis, aurait pu être de ceux qui avaient fredonné, parce qu'ils l'avaient vécu le Chant des partisans, de Maurice Druon et Joseph Kessel. « Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux dans la plaine ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ? « Ohé, partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme ! Ce soir, l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes. « Montez de la mine, descendez des collines, camarades. • Sortez, de la paille, les fusils, la mitraille, les grenades ! Ohé, les tueurs, à la balle, au couteau, tuez vite ! Ohé, saboteur, attention à ton fardeau de dynamite ! • C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères. « La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère... « Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il faut, quand il passe. « Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place. « Demain, du sang noir sèchera au grand soleil à ta place. • Sifflez, compagnons... dans la nuit, la liberté nous écoute. »