Impasse entre la Rue Madeleine Michelis et le square Alfred de Musset, qui débouche devant l'école maternelle et primaire Madeleine Michelis.
Le professeur et critique littéraire, Émile Faguet (1847- 1916) rappelle dans un chapitre consacré à ce poète que Neuilly fut un lieu de promenade particulièrement cher à Musset en ses beaux jours et que c'est là, vers 1835, qu'il allait se distraire, se détendre en compagnie de ses amis de lycée, les princes d'Orléans. Neuilly ! charmant séjour, triste et doux souvenir ! « Illusions d'enfants à jamais envolées ! Lorsqu'au seuil du palais, dans les vertes allées, « La reine, en souriant, nous regardait courir. » Puis, quelques années plus tard, la mort tragique de Son Altesse royale, le duc d'Orléans allait lui arracher cette plainte : « Qui nous eût dit qu'un jour il faudrait revenir « Pour y trouver la mort et des têtes voilées ! « Il est mort l'an dernier et son deuil est fini : « La sanglante masure est changée en chapelle « Qui nous dira le reste et quel âge a l'oubli ? Sous la ille République, il fut décidé de lui donner le nom d'une rue, qui par la suite devint la voie d'accès au jardin public transformé en square du même nom. Alfred de Musset est né à Paris, le 11 novembre 1810. Son père, chef de bureau au ministère de la Guerre, habita de nombreuses années rue Boileau, dans le XVIe arrondissement. À 16 ans il compose ses premiers vers et à 18 ans, il remporte le prix de philosophie au Concours général. Il fait connaissance de l'écrivain Victor Hugo, en plein succès. Introduit aux soirées romantiques de l'Arsenal par l'écrivain Charles Nodier, il se fait remarquer, dès l'âge de 20 ans, par son premier recueil de vers Contes d'Espagne et d'Italie. Il a quelques essais malheureux au théâtre avec La Nuit vénitienne, La coupe et les lèvres, À quoi rêvent les jeunes filles. Une liaison orageuse en Italie avec Georges Sand va bouleverser sa vie et l'amènera à écrire Les caprices de Marianne, Un caprice, On ne badine pas avec l'amour, Lorenzaccio, Il ne faut jurer de rien. Puis il publie La confession d'un enfant du siècle, roman autobiographique. Malade et usé à 30 ans par toutes sortes d'excès, il épanche ses sentiments dans des oeuvres poétiques et y exprime les contradictions de sa personnalité, en particulier dans Les Nuits. Pendant quelque temps, il écrit des contes en prose et des fantaisies poétiques. Reçu à l'Académie française, Alfred de Musset n'a pas le temps de profiter de sa renommée, car il contracte une affection cardiaque. et meurt, le 2 mai 1857, comme un désenchanté qui ne croit plus au bonheur et qui trouve au plaisir une saveur amère.